Il est intéressant de noter que l’on commence toujours la messe par Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. La Sainte Trinité se révèle dans la liturgie. Le texte n’est pas au pluriel : aux noms du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Nous ne professons pas trois dieux mais bien un Dieu Unique qui est Père, Fils et Saint Esprit ; d’où le singulier de « Au nom »
Le signe de la croix se fait sur notre corps en même temps que nous disons « Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit ». Au centre de la révélation du Dieu trois fois saint se trouve le mystère pascal, mort et résurrection du Fils Jésus Christ. Quand nous faisons ce geste de la croix avec la formule trinitaire, nous avons l’essentiel pour comprendre le mystère de Dieu.
« Les gestes liturgiques privilégient aussi la croix. Le signe de croix inaugure les célébrations. Au moment de l’Evangile, le prêtre fait un signe de croix sur l’évangéliaire, puis imité par les fidèles, trois autres signes sur le front, les lèvres et le cœur, pour signifier l’influence que la Bonne Nouvelle centrée sur la Croix-Résurrection, doit avoir sur nos pensées, nos paroles et nos volontés. Avant la consécration, le prêtre fait un signe de croix sur le pain et le vin pour manifester que le renouvellement sacramentel du mystère pascal est en dépendance de la rédemption opérée à la croix ; tous les signes de la croix que fait le prêtre pour consacrer et bénir ont ce même sens : la bénédiction divine est liée à la Rédemption, dont la croix est le signe permanent.
La célébration du mystère de la Croix est donc coextensive à toute la liturgie. Néanmoins, elle est plus formelle le dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, le Vendredi saint, comme aussi lors de la Fête de l’Exaltation de la sainte Croix, le 14 septembre » extrait du dictionnaire de liturgie par Dom Robert le Gall.
De plus, j’aime souvent à rappeler que le signe de la croix où la sainte Trinité est présente est le premier geste fait sur le front lors d’un baptême et le dernier geste fait sur le cercueil. Le crucifié embrasse nos vies de sa miséricorde.
Un peu d’histoire avec un des grands spécialistes de la liturgie Joseph-André Jungmann dans « Missarum Sollemnia », nous rappelle combien la liturgie de l’Eglise a toujours été une tradition vivante, parfois surprenante ! : « Au moyen âge, cette bénédiction de la fin de la messe doit manifester la différence existant entre le pouvoir épiscopal et le pouvoir sacerdotal. L’Evêque traçait le signe de la croix avec la main, le prêtre devait se servir d’un objet bénit. Dès le XI ème siècle, il fut d’usage en maints endroits de bénir au moyen de reliques que l’on exposait sur l’autel pendant la messe ou avec un fragment de la vraie croix. Durand conseille au prêtre l’emploi d’un crucifix ou de la patène et du corporal. Cette méthode est fréquemment attestée à partir du XIVè en France d’abord puis en Allemagne. On se servit aussi du calice. »
Chers amis, bien que prêtre, je vous bénis (avec ma main) au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit
Christophe Martin+